Eclairer les transitions, un chemin apprenant

Créer en 2008 pour qualifier les pratiques émergentes de coopérations entre acteurs de profils différents, l’Observatoire a structuré sa démarche d’études autour de plans quinquennaux. Chacun d’eux a permis progressivement de qualifier une réalité de terrain qui éclaire sur la transformation systémique que vivent les organisations publiques et privées.

Ce cheminement s’est intensifié en 2015 lors de la signature des Objectifs de Développement Durable dont le 17ème donnait une consistance nouvelle à ce qui n’était jusque là qu’une hypothèse de recherche empirique.

Cheminement des programmes de l’Observatoire des partenariats

Relire ce cheminement permet aujourd’hui de plus facilement le relier aux défis actuels.

2008-2012 – Qualifier les enjeux et pratiques des acteurs de l’écosystème

La première étape de la démarche a été de qualifier les enjeux et les pratiques des 10 profils d’acteurs qui constituent l’écosystème du modèle français de pilotage de l’intérêt général1.

1 Voir rapport « Intérêt général : nouveaux enjeux, nouvelles alliances, nouvelle gouvernance » (H. Allier & CB. Heidsieck, novembre 2015).

Pour y parvenir, l’originalité de la méthode a consisté à observer les relations entre les deux acteurs les plus éloignés de l’écosystème en 2008 : les entreprises d’une part, et les associations d’intérêt général d’autre part. Par extension progressive, l’ensemble des profils d’acteurs a pu être analysé dans ses liens avec les autres. Cette approche apprenante a permis de modéliser les interactions entre les organisations publiques & privées, les institutions et les citoyens.

Le cheminement a été capitalisé dans le rapport quinquennal du 11 décembre 2012.

L’articulation systémique des 10 profils d’acteurs

2013-2017 – Qualifier les fragilités au plus près des réalités locales

L’écoute des enjeux et des pratiques a permis de qualifier 16 domaines de fragilité, représentatifs des défis économiques, sociaux, sociétaux et environnementaux.

Dès 2015, ces fragilités ont été associées aux Objectifs de Développement Durable de l’Agenda 2030. Elles permettent en effet de les traduire dans la réalité vécue par les différents profils d’acteurs français.

La notion de fragilité est évolutive ET dépendante de son environnement. Elle ne peut se repérer, non pas à partir d’un seuil idéal d’une Société se considérant épanouie, mais dans le suivi de l’écoute des vécus et ressentis par les écarts enregistrés entre des populations sur des territoires eux-mêmes bien définis. C’est la raison pour laquelle, il a été important dès 2015 de décliner toutes les études de l’Observatoire des partenariats au niveau régional afin de pouvoir mesurer les dispersions des fragilités selon les Territoires.

Il est important de souligner que les fragilités ne se « moyennisent » pas. Si donc le suivi quantitatif au travers d’études scientifiques représentatives aux différents univers concernés est nécessaire, il est tout aussi important d’en comprendre et d’en illustrer la diversité. C’est la raison pour laquelle une « banque de cas pratiques » a été initiée dès 2013. C’est ce qui permettra en 2022, fort de plus de 1.000 exemples inspirants, de lancer le volet 2 de la base IMPACT-Alliances.

Ce cheminement a été mis en débat lors du colloque « Les impacts du faire alliance » du 23 novembre 2017, coorganisé avec l’Institut pour la Recherche de la Caisse des Dépôts, et capitalisé dans le rapport quinquennal de janvier 2018 « De nouveaux leviers pour réduire les fragilités et faire émerger de nouveaux moteurs de croissance et d’emplois ».

2018-2022 – Qualifier les impacts de performance, d’innovation et de confiance

Fort de ces résultats et à l’écoute des travaux du colloque « Intérêt général, dès aujourd’hui l’affaire de tous ? » du 12 janvier 2018, l’Observatoire des partenariats lance alors son 3ème plan quinquennal pour qualifier, mesurer et illustrer les impacts du faire alliance qui incarnent le 17ème Objectif de Développement Durable en pratiques. Méthodologiquement, en complément des programmes précédents, un dialogue régulier avec les acteurs académiques est mis en place dès 2018.

Le colloque conclusif du 3 novembre 2022, et le bilan quinquennal ont amorcé le défi du nouveau plan quinquennal Ecosystème 2023-2027 : Qualifier les interactions entre domaines, acteurs et territoires pour permettre à chacun de définir des trajectoires durables et inclusives.